Le maire de Québec accepte l’aide de la SQ pour contrer l’augmentation de la violence armée

Les renforts de la SQ prendraient la forme d’«effectifs spécialisés en crime organisé ou en contrôle d’armes à feu», de «spécialistes en renseignements» ou d’«enquêteurs».
Photo: Olivier Zuida Archives Le Devoir Les renforts de la SQ prendraient la forme d’«effectifs spécialisés en crime organisé ou en contrôle d’armes à feu», de «spécialistes en renseignements» ou d’«enquêteurs».

Les tensions entre le maire de Québec, Bruno Marchand, et le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, en lien avec la croissance de la violence armée, se sont apaisées. M. Marchand affirme désormais que les renforts de la Sûreté du Québec (SQ) sont les bienvenus.

Lundi, le cabinet du maire a confirmé qu’il accueillait « favorablement » l’offre du ministre Bonnardel, une information d’abord diffusée par Le Soleil.

« Après analyse et discussions entre nos équipes, j’ai demandé qu’on explore rapidement la forme que pourrait prendre, concrètement, l’offre de collaboration que vous m’avez transmise », a-t-il indiqué dans une lettre transmise au ministre Bonnardel lundi et dont les médias ont reçu une copie.

Dans une autre lettre transmise au maire vendredi, le ministre avait proposé que la Sûreté du Québec fournisse « l’assistance nécessaire » au Service de police de la Ville de Québec (SPVQ). Ces renforts prendraient la forme d’« effectifs spécialisés en crime organisé ou en contrôle d’armes à feu », de « spécialistes en renseignement » ou d’« enquêteurs ».

Dans les jours précédents, le maire de Québec pressait plutôt le ministre Bonnardel d’augmenter le financement du SPVQ pour qu’il puisse faire face à la croissance de la violence armée sur son territoire et dans les environs. Le ministre refusait, en prétextant que ces problèmes relevaient plutôt de la SQ.

Ces derniers mois, les affrontements entre différents groupes violents pour le contrôle du commerce des stupéfiants ont mené à une série d’incidents dans la capitale et dans l’est du Québec. La semaine dernière, le corps d’un adolescent originaire de Montréal a été découvert sur le territoire de la municipalité rurale de Frampton, en Beauce, en lien avec ce conflit.

Souci pour l’autonomie du SPVQ

Dans sa lettre au ministre de la Sécurité publique, M. Marchand prévient par ailleurs que l’intervention de la SQ ne doit pas porter atteinte à l’indépendance de son corps de police. « Cette collaboration devra évidemment respecter l’autonomie du SPVQ. »

M. Marchand, qui est actuellement en mission en Europe pour deux semaines, en profite en outre pour réclamer de nouveau plus de financement pour ses services policiers. « Le soutien temporaire que la Sûreté propose aujourd’hui d’apporter au Service de police de la Ville de Québec devra éventuellement être complété par des ressources financières supplémentaires sur une base plus permanente », indique sa lettre.

Le maire se défend enfin de ne pas lui-même financer le SPVQ suffisamment. « La Ville de Québec assume pleinement les responsabilités qui lui incombent en matière de sécurité publique, comme en témoignent les investissements majeurs qui ont été réalisés dans les dernières années dans le but de rendre encore plus efficaces les opérations policières. Pensons particulièrement à la nouvelle centrale de police, un investissement majeur de 112 millions de dollars, dont la Ville a assumé entièrement les coûts. »


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